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Le bisou du soir

  • Photo du rédacteur: Sandrine Thériot
    Sandrine Thériot
  • 2 oct.
  • 1 min de lecture

Dernière mise à jour : 6 oct.

Le film du soir est terminé et c’est l’heure où mes parents vont se coucher.


Je les entends gravir l’escalier. Nos chambres, à ma sœur et moi, sont à l’étage de la maison familiale.

Pendant plusieurs années, ils ont gardé l‘habitude de venir nous embrasser et de récupérer notre minette qui dormait généralement allongée contre moi, sa tête dans mon cou.

Je ne sais plus exactement quel âge j’avais à l’époque. Une période entre mes 10 et 15 ans environ.


Peu importe.

Ce qui importe, c’est que souvent, très souvent, je ne dormais pas lors de ce dernier bisou de « bonne nuit ».

J’attendais. J’attendais de voir ce qu’elle allait faire. Elle, ma mère.

Elle qui se penchait comme pour m’embrasser mais ne le faisait pas. Combien de fois elle m’a juste effleuré la joue, parfois sans mettre ses lèvres sur mon visage, un baiser dans le vent comme pour se dédouaner et se dire « voilà c’est fait ». Je pouvais presque ressentir comme un dégout de devoir faire ce rituel, malgré elle.


 Et moi, à chaque fois, après son passage hypocrite, faux, froid, je pleurais. Je pleurais en me demandant pourquoi ma mère ne m’embrassait pas franchement, réellement et pourquoi elle ne m’aimait pas. De temps à autre, la colère s’ajoutait à la tristesse. J’avais envie d’ouvrir grand les yeux et lui faire comprendre : « je ne dors pas et je sais ».


Beaucoup de larmes ont coulé, beaucoup de tristesse, d’incompréhension. Elle n’en a jamais rien su. Cela n’aurait rien changé.


ree

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1 commentaire


Edgi L
Edgi L
06 oct.

Touchant et poignant! Je retrouve, dans ce texte, cette attente du "bisou du soir", insupportable et tellement douloureux ....Quelle émotion! Bravo pour ce partage

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